Après l’accouchement, avez-vous été surprise par une douleur ou une gêne inhabituelle au niveau anal ? Vous n’êtes pas seule : les hémorroïdes post-partum touchent de nombreuses femmes, souvent inquiètes face à cette situation inattendue. Dans cet article, je vous explique les causes de ces désagréments fréquents, comment les soulager en toute sécurité pendant l’allaitement, et adopter des habitudes pour prévenir les récidives. Vous y trouverez des conseils concrets, des solutions naturelles aux traitements médicaux, en passant par la gestion de la constipation post-accouchement, pour retrouver un confort quotidien en douceur.
Sommaire
- Comprendre les hémorroïdes post-partum : un problème fréquent
- Symptômes et diagnostic des hémorroïdes post-accouchement
- Solutions naturelles pour soulager les hémorroïdes après l’accouchement
- Traitements médicaux pour les hémorroïdes post-partum
- Prévention des hémorroïdes futures et récupération post-natale

Comprendre les hémorroïdes post-partum : un problème fréquent
Qu’est-ce que les hémorroïdes après l’accouchement ?
Les hémorroïdes post-partum sont des veines dilatées situées dans le canal anal ou autour de l’anus. Elles touchent environ 1 femme sur 5 après l’accouchement.
Les hémorroïdes sont des amas de tissu veineux normalement présents dans le canal anal. Les hémorroïdes internes se situent au niveau du rectum alors que les hémorroïdes externes se forment sous la peau autour de l’anus. Lorsqu’elles s’enflamment, ces veines provoquent gêne, saignements et parfois douleur. La pression pelvienne pendant l’accouchement fragilise ces vaisseaux sanguins.
Causes principales des hémorroïdes post-partum
Plusieurs facteurs concourent à l’apparition des hémorroïdes après l’accouchement : efforts de poussée, constipation et modifications hormonales liées à la grossesse.
- Efforts de poussée pendant l’accouchement : la pression intense sur le canal anal favorise l’inflammation des veines.
- Constipation post-partum : les selles dures aggravent l’irritation et les saignements.
- Changements hormonaux : la progestérone ralentit le transit intestinal, augmentant le risque de constipation.
- Pression utérine durant la grossesse : la stase veineuse prépare un terrain propice à des veines vulnérables.
- Thrombose hémorroïdaire : la formation de caillots sanguins aggrave localement l’inflammation.

L’épisiotomie, souvent réalisée pendant l’accouchement, peut également contribuer à une vulnérabilité accrue de la zone anale.
La constipation post-partum s’explique par des facteurs hormonaux et des difficultés à reprendre un transit régulier. Les efforts pour évacuer des selles dures augmentent la pression sur les veines rectales. La progestérone, sécrétée en grande quantité pendant la grossesse, ralentit le transit intestinal. Cette situation favorise l’apparition ou l’aggravation des hémorroïdes.
Symptômes et diagnostic des hémorroïdes post-accouchement
Reconnaître les signes des hémorroïdes
Les hémorroïdes post-partum se manifestent souvent par des saignements rouges vifs lors des selles, une gêne ou une douleur à l’anus, et parfois une sensation de corps étranger. Ces symptômes apparaissent généralement dans les premiers jours qui suivent l’accouchement, souvent au moment des premières selles. Certaines femmes remarquent un petit renflement à l’anus, particulièrement en cas d’hémorroïdes externes.
Les hémorroïdes internes se caractérisent par des saignements discrets mais répétés, visibles sur le papier toilette ou dans la cuvette des toilettes. Elles ne provoquent pas toujours de douleur. Les hémorroïdes externes, en revanche, peuvent être très douloureuses, surtout si elles sont thrombosées, avec un aspect bleuté caractéristique. Les fissures anales, fréquentes après l’accouchement, provoquent des douleurs aiguës lors des selles, distinctes des brûlures et démangeaisons associées aux hémorroïdes.
La thrombose hémorroïdaire : une complication à connaître
La thrombose hémorroïdaire externe se manifeste par une douleur vive et soudaine, accompagnée d’une tuméfaction bleutée et dure à l’entrée de l’anus. Cette complication survient lorsque du sang coagule dans une veine dilatée, formant un caillot. Les efforts intenses pendant l’accouchement et la constipation post-partum sont les causes principales de cette complication douloureuse.
Caractéristique | Hémorroïde simple | Thrombose hémorroïdaire |
---|---|---|
Symptômes | Saignements rouges vifs lors des selles (souvent indolores), sensation de plénitude | Douleur anale soudaine et intense, saignement ponctuel possible |
Apparence | Non visible (internes) ou petite bosse souple (externes) | Tuméfaction bleutée et dure à l’entrée de l’anus (externe) |
Caractère de la douleur | Inconfort léger à modéré, parfois sans douleur | Douleur constante, vive, non liée aux selles |
Évolution | Régression spontanée en quelques jours avec soins locaux | Persistance de la douleur nécessitant souvent une consultation médicale |
Ce tableau compare les principales caractéristiques des hémorroïdes simples et des thromboses hémorroïdaires pour faciliter l’identification des situations urgentes nécessitant une consultation. |
Une consultation médicale est nécessaire en cas de douleur intense et soudaine, de tuméfaction douloureuse ou de saignements importants. Bien que la thrombose hémorroïdaire ne soit pas dangereuse, elle peut être très inconfortable et nécessite parfois une intervention médicale pour soulager la douleur. Environ 20% des femmes souffrent de thromboses hémorroïdaires après l’accouchement, souvent en raison des efforts de poussée ou de la constipation post-partum.
Durée et évolution des hémorroïdes post-partum
Heureusement, les hémorroïdes post-partum sont généralement éphémères. La plupart des femmes constatent une amélioration notable en quelques jours à quelques semaines. Dans les cas plus sévères ou en cas de thrombose, la guérison peut prendre jusqu’à 6 mois, mais reste généralement spontanée. Environ un tiers des femmes retrouvent un confort anal sans séquelles dans les semaines suivant l’accouchement.
Environ un tiers des femmes développe une lésion anale après l’accouchement, dont 20% souffrent spécifiquement de symptômes hémorroïdaires. La persistance du problème dépend de plusieurs facteurs : constipation chronique, manque d’hygiène de vie adaptée, reprise prématurée d’activités physiques intenses, ou complications comme les thromboses. Les efforts de poussée pendant l’accouchement, la constipation post-partum et les changements hormonaux sont les principaux facteurs qui peuvent prolonger la gêne.
Solutions naturelles pour soulager les hémorroïdes après l’accouchement
Mesures d’hygiène et habitudes quotidiennes
Pour soulager les hémorroïdes post-partum, adoptez des pratiques douces pour la zone anale. Nettoyez délicatement après chaque selle et utilisez des bains de siège tièdes pour apaiser la douleur.
Préférez l’eau tiède et un séchage sans frottement après les selles. Les bains de siège quotidiens apaisent l’inflammation. Évitez les toilettes sèches et les gestes brusques. Portez des sous-vêtements coton qui laissent respirer la peau. Optez pour des vêtements amples favorisant la circulation sanguine. Marchez régulièrement pour stimuler le transit et réduire la pression dans le rectum.
Alimentation anti-hémorroïdes et hydratation

Une alimentation équilibrée avec des fibres et une bonne hydratation sont importantes pour adoucir les selles et prévenir la constipation post-accouchement. Ces mesures réduisent l’irritation des veines hémorroïdaires.
- Privilégier les fibres : fruits (pommes, poires), légumes (brocoli, carottes), céréales complètes (avoine, quinoa).
- Boire suffisamment d’eau : 1,5 à 2 litres par jour pour adoucir les selles et éviter la constipation.
- Intégrer des aliments anti-inflammatoires : avocat, graines de lin, yaourts nature avec probiotiques.
- Éviter les aliments irritants : plats épicés, alcool, caféine excessive et aliments transformés.
Pour concilier alimentation anti-hémorroïdes et allaitement, préparez des repas simples comme des soupes de légumes, des compotes maison ou des yaourts aux fruits frais. Conservez des fruits à portée de main pour les collations. Buvez un verre d’eau à chaque tétée pour maintenir une bonne hydratation, essentielle pour des selles molles et régulières.
Traitements médicaux pour les hémorroïdes post-partum
Traitements locaux et médicaments
Différentes crèmes, pommades ou suppositoires peuvent atténuer la gêne liée aux hémorroïdes post-partum. Ces traitements locaux apaisent rapidement l’inconfort et réduisent l’inflammation.
Lorsque les hémorroïdes persistent malgré les soins naturels, des solutions médicamenteuses sont envisageables. Les veinotoniques comme la diosmine (Daflon®) ou la troxérutine (Rhéoflux®) peuvent être utilisés pendant l’allaitement. Les antalgiques comme la pramoxine ou un mélange zinc-hydrocortisone sont parfois prescrits. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène) sont autorisés en cas de besoin, tout comme les corticoïdes locaux. Le paracétamol reste le plus sûr pour soulager la douleur. Les laxatifs osmotiques (comme le Lactulose®) peuvent être utilisés ponctuellement pour éviter l’aggravation des saignements.
Quand et pourquoi consulter un médecin
Les signes d’alerte pour consulter incluent une douleur intense et soudaine, une tuméfaction bleutée, ou des saignements abondants. Mieux vaut consulter sans attendre pour éviter les complications.
L’examen commence par une inspection visuelle de la zone anale. Le professionnel peut réaliser une anuscopie avec un spéculum lumineux pour observer les hémorroïdes internes. Une rectoscopie peut être réalisée si nécessaire. Pendant la consultation, le médecin recherche d’autres causes possibles des symptômes (fissure, infection). Il peut recommander des modifications de votre hygiène de vie ou ajuster vos traitements. En cas de doute sur l’origine des saignements, des examens complémentaires comme une manométrie anorectale ou une échographie transanale peuvent être prescrits.
Options de traitement pour les cas persistants
Pour les hémorroïdes qui ne régressent pas malgré les soins habituels, des solutions instrumentales peuvent être proposées. Ces méthodes non chirurgicales visent à réduire les saignements ou la taille des hémorroïdes.
Quand les hémorroïdes résistent aux traitements classiques, des techniques non chirurgicales peuvent être envisagées. La photocoagulation infrarouge utilise la chaleur pour faire disparaître les vaisseaux dilatés. La ligature élastique consiste à placer un petit élastique à la base de l’hémorroïde pour couper sa circulation sanguine. Les injections de produits sclérosants provoquent une fibrose du tissu veineux. Ces options sont généralement bien tolérées, même pendant l’allaitement. Leur efficacité est estimée entre 70 et 90% selon les méthodes utilisées.
Prévention des hémorroïdes futures et récupération post-natale

Habitudes à adopter pour éviter les récidives
Pour éviter la réapparition des hémorroïdes, il est essentiel de maintenir une alimentation riche en fibres, de boire suffisamment d’eau et d’éviter les efforts excessifs. Ces habitudes simples mais efficaces préservent la santé anale à long terme.
Une activité physique régulière favorise la circulation sanguine et prévient la constipation. Les exercices de Kegel renforcent les muscles du périnée et améliorent la tonicité des veines anales. Le Pilates durant la grossesse peut être bénéfique pour la préparation pelvienne. Une bonne hygiène de vie, avec un sommeil suffisant et une gestion du stress, complète cette approche préventive. Les selles doivent être molles et faciles à évacuer, sans forcer.
Gestion des hémorroïdes lors d’un futur accouchement
Pour éviter les hémorroïdes lors d’un prochain accouchement, il est essentiel de éviter la constipation dès le début de la grossesse. Une alimentation riche en fibres et une hydratation régulière sont des précautions simples mais efficaces.
Discutez de vos antécédents avec votre obstétricien pour qu’il vous accompagne dans la prévention. Une doula peut vous guider pendant l’accouchement pour éviter les poussées excessives. Adoptez des positions physiologiques qui facilitent la descente du bébé sans pression inutile. Si possible, évitez les accouchements précipités où la poussée est trop violente. Les techniques de respiration et de relâchement musculaire sont précieuses pour répartir les efforts de manière optimale.
Récupération globale du post-partum et bien-être anal
La récupération post-partum concerne l’ensemble du corps, y compris la zone anale. Il est important d’intégrer les soins locaux dans votre routine de rééducation périnéale et abdominale.
La reprise d’activité physique doit être progressive pour ne pas compromettre la guérison des tissus. Accordez-vous des temps de repos même si le sommeil est fragmenté par les besoins de bébé. Demandez de l’aide pour les tâches quotidiennes afin de pouvoir vous reposer. Une alimentation équilibrée, des bains de siège réguliers et des exercices doux favorisent une récupération harmonieuse. La patience est essentielle pour laisser à votre corps le temps de cicatriser en profondeur.
Soutien psychologique et acceptation
Les hémorroïdes post-partum peuvent entacher votre image corporelle, surtout quand la guérison semble lente. C’est une épreuve émotionnelle à ne pas vivre en silence.
Il est normal de ressentir de la frustration ou de la gêne face à ces désagréments intimes. Parlez-en à votre partenaire ou à des mamans qui ont vécu la même chose. Votre corps vient d’accomplir un miracle et mérite indulgence et bienveillance. La majorité des femmes retrouvent un confort anal en quelques semaines. En attendant, valorisez les petits progrès de votre corps et les merveilleuses nouvelles expériences maternelles.
Les hémorroïdes post-partum, souvent liées aux efforts de poussée ou à la constipation, touchent de nombreuses femmes après l’accouchement. Adopter des mesures simples (bains de siège, alimentation riche en fibres) et consulter un médecin en cas de douleur persistante permet de retrouver un confort rapidement. Rassurez-vous, ce problème courant guérit en quelques semaines avec une bonne hygiène de vie.