Vous vous sentez peut-être inquiète à l’idée d’une possible épisiotomie, ou encore confuse face aux changements de votre corps après l’accouchement. Cette incision du périnée, autrefois systématique, soulève aujourd’hui de nombreuses questions sur sa nécessité et ses suites. Dans cet article, je vous propose un éclairage clair et bienveillant sur l’épisiotomie, avant et après l’accouchement : son déroulement, la cicatrisation, la gestion de la douleur et les conseils pour retrouver confort et sérénité dans les semaines qui suivent la naissance de votre bébé.
Sommaire
- Comprendre l’épisiotomie : définition et procédure
- Avant et après l’épisiotomie : ce qu’il faut savoir
- La vie quotidienne après une épisiotomie
- Épisiotomie : complications possibles et solutions

Comprendre l’épisiotomie : définition et procédure
L’épisiotomie est une incision chirurgicale du périnée pratiquée pendant la phase d’expulsion de l’accouchement. Elle permet d’agrandir l’orifice vaginal pour faciliter la sortie du bébé et réduire le risque de déchirures graves. Cette intervention médicale ciblée est réalisée lorsque la tête du bébé commence à se présenter. Elle représente encore environ 20 % des accouchements en France.
Autrefois réalisée systématiquement, l’épisiotomie est désormais réservée à des cas spécifiques. Les données scientifiques n’ont pas confirmé ses bénéfices systématiques, et les recommandations actuelles préconisent son utilisation modérée. En France, son taux d’utilisation a fortement diminué, passant de plus de 60 % dans les années 2000 à 20,1 % en 2016. Cette évolution traduit une prise en charge plus nuancée et centrée sur les besoins réels de chaque accouchement.
Avant et après l’épisiotomie : ce qu’il faut savoir
Indications et préparation à l’épisiotomie
L’épisiotomie est pratiquée dans des cas spécifiques pour faciliter l’accouchement. Cette incision médicale vise à agrandir l’orifice vaginal et réduire les risques de déchirures importantes, en particulier lorsque la tête du bébé est volumineuse ou en cas de souffrance fœtale.
Situation Médicale | Raisons de l’Épisiotomie | Fréquence ou Contexte |
---|---|---|
Souffrance fœtale | Accélérer l’accouchement pour la santé du bébé | Pratique urgente en cas de détresse fœtale aiguë |
Présentation du siège | Faciliter l’extraction du bébé | Utilisée dans les accouchements par siège |
Grosse tête du bébé | Réduire les tensions sur le périnée | Liée au diamètre crânien supérieur à 35 cm |
Risque de déchirure grave | Prévenir les lésions périnéales étendues | Évaluation clinique du professionnel de santé |
Évolution insuffisante du travail | Éviter des complications liées au blocage | Quand le col ne se dilate plus |
Utilisation de forceps | Permettre un accouchement instrumenté | Augmente le risque de 30% selon les données |
Première naissance | Préserver un périnée peu distensible | 80% des primipares en France avant 2010 |
Antécédents d’épisiotomie | Préférer une cicatrice existante | Décision guidée par l’historique médical |
Décision du professionnel | Évaluation des risques/bénéfices | Taux variant selon les maternités (5-20%) |
Prévention des déchirures | Éviter les déchirures de 3e/4e degré | Recommandations CNGOF 2020: 15% maximum |
Comment se préparer mentalement et physiquement à la possibilité d’une épisiotomie
Anticiper cette éventualité favorise une meilleure gestion de l’accouchement. Parlez-en avec votre sage-femme ou gynécologue lors des consultations prénatales. Le massage périnéal à partir de la 34e semaine peut améliorer l’élasticité. Des exercices de respiration et de relaxation aident à gérer le stress. Ce guide sur les douleurs du bas-ventre peut aussi vous aider à comprendre les sensations liées au bassin.
Description du déroulement de l’intervention et de l’anesthésie utilisée pendant l’accouchement
Lorsque la tête du bébé est très bas sur le périnée, l’épisiotomie est réalisée pendant une contraction. Si une péridurale est en place, l’intervention est indolore. L’incision se fait généralement en médio-latéral pour éviter les atteintes du sphincter anal.
Les suites immédiates de l’épisiotomie
La suture se fait en trois plans en moyenne sur cinq à dix minutes. Des fils résorbables sont utilisés. Le fil disparaît en 2 à 3 semaines. Des soins locaux sont prodigués à la maternité pour éviter les complications.
La cicatrice peut être douloureuse et enflée pendant environ dix jours. Des difficultés à s’asseoir ou à marcher sont fréquentes. Certaines femmes ressentent des douleurs lors des rapports sexuels initiaux. La plupart retrouvent un confort normal au bout de quelques semaines.
Des antalgiques comme le paracétamol sont prescrits pour soulager. La glace appliquée sur la cicatrice apaise l’inflammation. Des bains de siège à la camomille peuvent être recommandés. Une hygiène rigoureuse est nécessaire après chaque passage aux toilettes.
Le processus de cicatrisation post-épisiotomie
La cicatrisation cutanée s’achève en 8 à 10 jours, mais la guérison profonde prend plusieurs mois. La consultation post-partum à 6-8 semaines permet d’évaluer la cicatrisation. Une reprise sexuelle est possible après le feu vert médical.
- Douleur croissante ou brûlure à l’épiderme
- Chaleur inhabituelle ou rougeur vive sur la cicatrice
- Écoulement de pus ou odeur nauséabonde
- Gonflement important ou ouverture de la plaie
- Fébricule ou frissons inexpliqués
- Hémorragies importantes ou saignements persistants
Lavez la cicatrice et séchez en tamponnant. Évitez les savons parfumés ou irritants. Optez pour les positions latérales ou les douches assises pour limiter la tension. Portez des culottes en coton et évitez les vêtements serrés.

La vie quotidienne après une épisiotomie
La gestion de la douleur au quotidien
Après une épisiotomie, des antalgiques comme le paracétamol sont généralement prescrits. Pour les mamans allaitantes, le paracétamol est compatible. Des remèdes naturels, tels que l’application de froid sur la cicatrice, peuvent soulager. Alternez également ces solutions pour un confort optimal.
Adoptez des astuces simples au quotidien : utilisez un coussin pour soulager la pression sur le périnée en position assise, privilégiez la position allongée pour allaiter, et évitez les efforts pour les premières selles. Buvez beaucoup d’eau et mangez des fibres pour éviter la constipation. La douleur post-épisiotomie dure environ 10 jours, mais varie selon les individus.
Conseils pratiques pour les activités quotidiennes pendant la période de cicatrisation
Pour faciliter les déplacements, optez pour un coussin rembourré ou un coussin d’allaitement sous les fesses. Lors des toilettes, nettoyez délicatement la cicatrice avec un savon au pH neutre et séchez en tamponnant. La cicatrisation complète prend en moyenne 3 à 6 semaines.
Lors de l’allaitement, préférez la position allongée sur le côté ou la position de la louve (bébé le long du corps maternel). Pour les premières selles, surélevez vos pieds avec un tabouret. Évitez les efforts. Hydratez-vous et consommez des fibres. La constipation est fréquente post-accouchement, mais gérable avec des ajustements alimentaires.
L’impact sur la vie intime et la reprise des rapports sexuels
Il est conseillé d’attendre 6 à 8 semaines après l’accouchement pour reprendre les rapports sexuels. Cela permet à la cicatrice de cicatriser correctement. Une reprise en douceur, avec un préservatif et un lubrifiant, est recommandée.
80 % des femmes ayant subi une épisiotomie ressentent une reprise des rapports douloureuse. La sensibilité du périnée peut être modifiée, avec des fourmillements ou une douleur persistante. La cicatrice peut rester douloureuse plusieurs semaines. Parlez-en à votre sage-femme si la gêne persiste au-delà de trois mois.
Pour une reprise sereine, communiquez avec votre partenaire. Préférez les préliminaires doux et utilisez un lubrifiant. Si la douleur persiste, consultez un sexologue ou une sage-femme. Ne culpabilisez pas : 50 % des couples attendent trois mois avant de reprendre une activité sexuelle.
La rééducation périnéale après une épisiotomie

La rééducation périnéale est importante après une épisiotomie. Elle renforce les muscles affaiblis, prévient l’incontinence et améliore la satisfaction sexuelle. En France, 20 % des femmes ont bénéficié d’une épisiotomie en 2016. Les séances débutent 6-8 semaines après l’accouchement.
Les séances, d’une à deux fois par semaine, incluent un bilan périnéal, des exercices manuels, et parfois de l’électrostimulation ou du biofeedback. 10 à 20 séances sont généralement nécessaires, avec une prise en charge partielle par la Sécurité sociale. Cette rééducation optimise la guérison des tissus et réduit les douleurs sexuelles.
Épisiotomie : complications possibles et solutions

Complications à court terme et leurs traitements
Des signes d’alerte méritent une consultation urgente : douleur croissante, chaleur inhabituelle, écoulement de pus ou odeur nauséabonde. Une rougeur vive ou un gonflement important doit également être surveillé. Une désunion de la cicatrice ou un hématome réclame une prise en charge immédiate.
Solutions médicales et traitements pour chaque type de complication
En cas d’infection, une antibiothérapie orale et des soins locaux s’imposent. La désunion nécessite parfois une réintervention chirurgicale. Pour un hématome, un drainage et des points de suture sont réalisés. Des antalgiques comme le paracétamol soulagent la douleur. Une sage-femme guide les soins quotidiens et surveille l’évolution. Le recours à un chirurgien s’impose en cas de séquelles persistantes.
Prévention des complications
Nettoyez la cicatrice après chaque passage aux toilettes avec un savon doux. Séchez en tamponnant délicatement. Évitez les parfums agressifs. Portez des culottes en coton et des vêtements amples. Reposez-vous régulièrement allongée sur le dos pour favoriser la cicatrisation.
Conséquences potentielles à long terme
Certaines femmes ressentent des douleurs persistantes, souvent liées à la cicatrice. Des troubles urinaires ou sexuels peuvent survenir dans 5 à 10 % des cas. Heureusement, ces séquelles sont rares et souvent temporaires. Une rééducation périnéale régule la plupart des désagréments.
Impact psychologique d’une épisiotomie difficile
Vivre une épisiotomie difficile peut laisser des marques émotionnelles. Certaines femmes expriment un sentiment de perte de contrôle ou de douleur excessive. Ces émotions sont normales. Parlez-en à votre sage-femme ou médecin. Des séances de rééducation périnéale associées à un suivi psychologique peuvent être utiles. N’hésitez pas à demander de l’aide.
Alternatives à l’épisiotomie
Des alternatives existent pour éviter l’épisiotomie. Le massage périnéal à partir de la 34e semaine améliore la souplesse des tissus. Des positions verticales ou latérales favorisent un accouchement physiologique. Une préparation à l’accouchement éclairée vous aide à faire des choix éclairés.
Préparation du périnée pendant la grossesse
À partir de la 34e semaine, pratiquez le massage périnéal avec une huile douce. Cette pratique régulière assouplit les tissus et réduit les risques. Les exercices de respiration apprivoisent les sensations. Des séances de préparation à la naissance renforcent la confiance en son corps et ses capacités à accoucher.
- Position debout : Utilise la gravité pour faciliter la descente du bébé
- Position accroupie : Favorise l’ouverture du bassin
- Position latérale : Détend le périnée et permet un accouchement en douceur
- Position à quatre pattes : Réduit la pression sur le dos et le périnée
Discutez de vos préférences avec votre sage-femme. Votre projet de naissance peut intégrer vos souhaits concernant l’épisiotomie. Vos choix sont respectés dans la mesure du possible, sauf urgence médicale. Informez l’équipe de vos attentes pour une prise en charge bienveillante.
L’épisiotomie, parfois nécessaire pour un accouchement serein, exige des soins scrupuleux pour une cicatrisation harmonieuse. Une préparation en amont, une rééducation périnéale rigoureuse et une hygiène adaptée réduisent les risques. En suivant ces étapes, vous retrouverez douceur et confiance, prête à savourer chaque moment avec votre bébé, sans frein physique ni inquiétude inutile.